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Haller et Buffon admettent tous deux la possibilité des longues vies d’avant le déluge. Le fait admis, Buffon se hâte de l’expliquer par un système ; Haller se borne à citer le système de Buffon et celui de quelques autres.

On connaît le système de Buffon.

Avant le déluge, la terre était moins solide et moins compacte qu’elle ne l’est aujourd’hui, « parce que la gravité n’agissait que depuis peu de temps ; » la terre étant moins solide, toutes ses productions avaient moins de consistance ; le corps de l’homme, en particulier, était plus ductile, plus souple, plus susceptible d’extension ; il pouvait donc croître pendant plus longtemps : l’homme n’arrivait à la puberté qu’à cent trente ans, au lieu d’y arriver à quatorze ; et dès lors tout se concilie, car en multipliant ces deux nombres, cent trente et quatorze, par le même nombre, c’est-à-dire par 7, « on voit, dit Buffon, que la vie des hommes d’aujourd’hui étant de quatre-vingt-dix-huit ans, celle des hommes d’alors devait être de neuf cent dix ans[1]. »

  1. T. II, p. 76.