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Page:Flourens - Examen du livre de M. Darwin sur l’origine des espèces.djvu/11

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DE M. DARWIN.

« La nature, dit Buffon, n’est point une chose, car cette chose serait tout ; la nature n’est point un être, car cet être serait Dieu ; » en quoi il a parfaitement raison, mais ce qui, comme on vient de voir, l’effrayait fort peu.

Il ajoute : « La nature est une puissance vive, immense, qui embrasse tout, qui anime tout, qui, subordonnée au premier Être, n’a commencé d’agir que par son ordre et n’agit encore que par son consentement[1]… »

C’est de cette prétendue puissance que les naturalistes font leur nature, quand ils la personnifient.

Cependant M. Cuvier les a, depuis longtemps, avertis de tous les périls d’un pareil langage. « Par une de ces figures, dit-il, auxquelles toutes les langues sont enclines,

  1. Première Vue de la nature.