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Page:Folengo - Histoire maccaronique de Merlin Coccaie, 1859.djvu/19

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en 1526, après avoir séjourné à Rome. Ce fut pendant cette période agitée qu’il composa son épopée macaronique, accueillie par le public avec un vif empressement, et qu’il écrivit un poëme badin sur l’enfance de Roland, qui eut moins de succès.

Fatigué de courir le monde et d’être livré à la misère, qui l’avait forcé momentanément à se faire soldat, il rentra dans son couvent en 1527 ; mais son humeur inquiète ne s’accommodait pas de la solitude du cloître, et il se remit à voyager, toutefois d’une manière conforme à la décence.

En 1555, il se trouvait à Naples, et bientôt il se rendit en Sicile, où un des princes de la maison de Mantoue, Ferrante de Gonzaga, gouvernait cette ile en qualité de vice-roi et protégea notre poëte. Se repentant de ses erreurs passées, il revit ses ouvrages ; il en effaça les hardiesses, et il en supprima ce qui était le plus propre à scandaliser ses lecteurs ; malheureusement ces éditions corrigées sont précisément celles dont le public ne veut pas.

Après avoir séjourné quelque temps auprès de Palerme, Folengo, arrivé à l’âge mûr et ayant des fautes nombreuses à déplorer, entra définitivement dans un couvent, où il voulut terminer sa vie. Il ne fit pas un long séjour à Santa-Croce di Campese, car, l’année suivante, une fièvre maligne l’emporta, le 9 décembre 1544[1].

Il a trouvé un panégyriste fervent dans l’auteur d’un Elogiodi T. Folengo, imprimé à Venise en 1803, lequel n’hésite pas à dire que Mantoue doit être aussi fière d’avoir produit le poëte macaronique que le chantre d’Énée, et que celui-ci, grand philosophe, grand poëte et grand homme, sera honoré

  1. On plaça sur sa tombe une inscription ainsi conçue :
    « llic eineres Theophili Monachi tantisper, dum reviviscat, asservantur, et in Domino quievit felicissime die nona decembris 1544. »
    Plus tard on lui érigea un autre mausolée sur lequel on plaça des épitaphes en vers et en prose latine, en espagnol, en italien. (Voir Genthe, p. 115.) Nous nous bornerons à citer deux distiques :

    Mantua me genuit : Veneti rapuere : tenet nunc.
    Campesium ; cecini ludicra, sacra, sales.
    Hospes, siste gradum : manes venerare sepultos
    Merlini. Corpus conditur hoc tumulo.