Page:Fonson, Wicheler - Le Mariage de mademoiselle Beulemans, 1910.djvu/119

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SÉRAPHIN

Suzanne, vous êtes en train de vous moquer de moi.

SUZANNE

Pas du tout. Je trouve ça comique. Vous ne trouvez pas ça comique, vous ? Vous n’y penserez pas, vous, plus tard, quand nous serons mariés ? Et quand on aura aussi un petit garçon qui vous ressemblera, comme il vous ressemble probablement. Quand vous le verrez, gentiment habillé, revenir, le jour de la Saint-Nicolas, de chez bonne-maman avec des jouets pleins ses bras et des speculoos plus grands que lui ?… car il sera gâté par son bon-papa et sa bonne-maman. Mais j’y pense, Séraphin, votre petit garçon n’aura pas de papa, mais est-ce qu’il aura un bon-papa et une bonne-maman ?… Est-ce qu’il aura des joujoux et des grands speculoos ? Est-ce que sa mère saura lui donner sa Saint-Nicolas, avec des chemises pour les semaines à 95 centimes ?

Séraphin est très ému et troublé.
SUZANNE

Vous pleurez ? Vous pleurez, Séraphin ? Mais alors vous n’êtes pas un méchant homme… Vous n’êtes pas le vilain que je croyais.


SÉRAPHIN

Mais non, je ne suis pas un vilain…