Page:Fonson, Wicheler - Le Mariage de mademoiselle Beulemans, 1910.djvu/79

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ALBERT

Je vous défie, Mademoiselle, dans tout ce que je vous ai dit, de trouver une seule marque d’insolence. Je suis froid, mais respectueux… Et au surplus, je vais coller mes étiquettes.

SUZANNE

C’est bien, Monsieur Albert, allez coller vos étiquettes, d’autant plus que si vous devez toutes les mouiller avec votre langue, ce serait dommage de perdre votre salive en parlant.

ALBERT

Excusez-moi si je rectifie ici une erreur de fait, mais depuis quelques jours M. Beulemans a acquis pour ce travail une machine nouvelle qui fait la gloire de sa maison.

SUZANNE

Regardez, Monsieur Albert. Tout à l’heure je vous ai fait venir pour éviter une nouvelle dispute entre père et mère et voilà que c’est maintenant nous qui nous chamaillons.

ALBERT

Je ne me chamaille pas… J’ai trop le sentiment des distances pour me permettre de me chamailler avec vous. D’ailleurs, si je perdais ce sentiment, M. votre père me le rappellerait à la première occasion, avec ce tact qui le distingue.

SUZANNE

Mais, enfin, Monsieur Albert, qu’est-ce que vous avez contre moi aujourd’hui ? Vous me parlez brutalement. Je ne