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DISCOURS.

croyez-vous, Messieurs, que vos dignités, à peine naissantes, fussent bien respectées ? Gardiens du trône. vous seriez en butte aux premières attaques dirigées contre le trône. Tout votre zèle pour la monarchie, tout votre courage, doivent inspirer sans doute une juste confiance ; mais le courage et le zèle seraient-ils sûrs de triompher ?

Parmi ceux qui nient le danger, plusieurs, je n’en doute pas, sont très sincères ; mais, parmi ceux qui le reconnaissent, en est-il un seul dont il soit permis de soupçonner la bonne foi ?

Le mal est évident ; il faut un remède : tel est l’objet de la loi qu’on vous propose.

Celle du 5 février 1817 avait coûté peu de combinaisons : elle était fort simple ; mais l’expérience fait connaître que, dans une loi de ce genre, la simplicité n’était point un mérite. Plus on variera le mécanisme et le jeu du système électoral, plus la chambre élective, dans ses diverses nuances, sera propre à connaître les divers besoins de la société. Ce vœu, de ma part, n’est pas nouveau ; je l’avais exprimé à cette même tribune, quand M. le marquis Barthélemy développa sa proposition.

Je ne répéterai point les arguments épuisés. Les ennemis de la loi nouvelle ont poussé les objections jusqu’aux plus minutieuses chicanes ; mais je persiste à croire, en dépit d’eux, que cet art, où je les reconnais maîtres, laisse dans l’esprit, après d’interminables débats, plus de subtilités que de justesse, et plus d’illusions que de lumières.