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Page:Fontanes - Œuvres, tome 2.djvu/384

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DISCOURS.

actions toute la magnificence de ceux qui se couvraient d’une armure d’or. Il marchait confondu avec les seigneurs les plus puissants, avec les princes les plus illustres, et les rois même s’honoraient en l’appelant leur compagnon d’armes.

La petite et la moyenne propriété ne sont donc point outragées par nos observations. Mais, dans le système social, on ne peut méconnaître l’importance de la grande propriété.

Au reste, un ministre du Roi vous a très bien dit, à cette tribune, dans la séance dernière, que par l’égalité des partages entre tous les enfants d’un même père, les fortunes, subdivisés en faibles portions dans toute la France, formaient rarement des masses considérables. Ainsi l’oligarchie des richesses est encore éloignée.

La propriété, telle qu’elle est parmi nous, est pourtant le seul intérêt auquel nous puissions rattacher l’ordre politique. Si, quand elle est investie d’une double fonction pour le choix des députés, elle allait s’armer contre elle-même, en appelant des hommes amis du trouble et des révolutions, il faudrait désespérer de nos destinées, et chacun se demanderait avec effroi si la forme du gouvernement actuel est propre au pays.

Ceux qui tiennent au texte de la Charte plus qu’à son esprit, n’ont pas moins vivement combattu l’augmentation du nombre des députés.

Il parait que cette augmentation prépare un autre changement. Votre commission l’avait pressenti ; mais elle n’avait point de caractère pour traiter une ques-