Page:Fontenelle - Œuvres de Fontenelle, Tome II, 1825.djvu/144

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de se faire connaître, l’amour de ce qu’on a trouvé, sa jeunesse, de mauvais conseils donnés avec chaleur, surtout l’aveu ingénu de sa faute dont nous ne tenons l’histoire que de lui, peuvent lui servir d’excuses assez légitimes.

Il se confirmait de plus en plus dans la découverte des petits animaux primitifs, qu’il trouva toujours dans toutes les espèces sur lesquelles il put étendre ses expériences. Il imagina qu’ils devaient être répandus dans l’air où ils voltigeaient ; que tous les animaux visibles les prenaient tous confusément, ou par la respiration, ou avec les alimens ; que de là ceux qui convenaient à chaque espèce allaient se rendre dans les parties des mâles propres à les renfermer ou à les nourrir, et qu’ils passaient ensuite dans les femelles, où ils trouvaient des œufs, dont ils se saisissaient pour s’y développer. Selon cette idée, quel nombre prodigieux d’animaux primitifs de toutes les espèces ! Tout ce qui respire, tout ce qui se nourrit, ne respire qu’eux, ne se nourrit que d’eux. Il semble cependant qu’à la fin leur nombre viendrait nécessairement à diminuer, et que les espèces ne seraient pas toujours également fécondes. Peut-être cette difficulté aura-t-elle contribué à faire croire à Leibnitz que les animaux primitifs ne périssaient point, et qu’après s’être dépouillés de l’enveloppe grossière, de cette espèce de masque qui en faisait, par exemple, des hommes, ils subsistaient vivans dans leur première forme, et se remettaient à voltiger dans l’air jusqu’à ce que des accidens favorables les fissent de nouveau redevenir hommes.

Hartsoëker demeura à Paris jusqu’à la fin de 1679. Il retourna en Hollande, où il se maria. Il revint à Paris,