Page:Fontenelle - Œuvres de Fontenelle, Tome II, 1825.djvu/147

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générale. Il y pose les premiers principes tels qu’il les conçoit, deux uniques élémens. L’un est une substance parfaitement fluide, infinie, toujours en mouvement, dont aucune partie n’est jamais entièrement détachée de son tout ; l’autre, ce sont de petits corps différens en grandeur et en figure, parfaitement durs et inaltérables, qui nagent confusément dans ce grand fluide, s’y rencontrent, s’y assemblent, et deviennent les différens corps sensibles. Avec ces deux élémens il forme tout, et tire de cette hypothèse jusqu’à la pesanteur et à la dureté des corps composés. Ailleurs il en a tiré aussi le ressort.

Un assez grand nombre de phénomènes de physique générale qu’il explique, l’amènent à la formation du soleil, des planètes, et même des comètes. Il conçoit que les comètes sont des taches du soleil, assez massives pour avoir été chassées impétueusement hors de ce grand globe de feu : elles s’élèvent jusqu’à une certaine distance, et retombent ensuite dans le soleil, qui les absorbe de nouveau et les dissout, ou les repousse encore hors de lui, s’il ne les dissout pas. On tâche présentement à aller plus loin sur la théorie des comètes, et ce ne sont plus des générations fortuites.

L’histoire des découvertes faites dans le ciel par les télescopes, appartenait assez naturellement à la dioptrique. Hartsoëker la donne accompagnée de ses réflexions sur tant de singularités nouvelles et imprévues. Il finit par les observations du microscope, et l’on peut juger que les petits animaux qui se transforment en tous les autres, n’y sont pas oubliés.

Cet ouvrage lui attira l’estime des savans, et l’amitié de quelques uns, comme l’abbé Gallois, qui conserva