Aller au contenu

Page:Fontenelle - Œuvres de Fontenelle, Tome II, 1825.djvu/155

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comme dans les écrevisses, les parties perdues ; aura attention à ne les laisser sortir de terre que par la tige ; tiendra cette tige toujours verticale ; fera enfin tout ce que le mécanisme n’explique pas commodément. Mais Hartsoëker ne s’en tient pas là. À ce nombre prodigieux d’intelligences répandues partout, il en ajoute qui président aux mouvemens célestes, et qu’on croyait abolies pour jamais. Ce n’est pas là le seul exemple qui fasse voir qu’aucune idée de la philosophie ancienne n’a été assez proscrite pour devoir désespérer de revenir dans la moderne.

Cette suite des éclaircissemens contient, outre plusieurs morceaux de physique destinés à l’usage de l’électeur, différens morceaux particuliers, qui sont presque tous des critiques qu’il fait de plusieurs auteurs célèbres, ou des réponses à des critiques qu’on lui avait faites. Surtout il répond à des journalistes dont il n’était pas content : ce sont des espèces de juges fort sujets à être pris à partie.

L’électeur Palatin mourut en 1716. Hartsoëker ne quitta point la cour Palatine, tant que l’électrice veuve, princesse de la maison de Médicis, née avec le goût héréditaire de protéger les sciences, et à laquelle il était fort attaché, demeura en Allemagne. Mais elle se retira en Italie au bout d’un an, après avoir fait ses adieux en princesse, avec des libéralités qu’elle répandit sur ses anciens courtisans. Hartsoëker n’y fut pas oublié. Dès que le Landgrave de Hesse le vit libre, il recommença à lui faire l’honneur de le solliciter : mais il se crut déjà trop avancé en âge pour prendre de nouveaux engagemens ; il avait assez vécu dans une cour, et quelques agrémens qu’un philosophe y puisse avoir,