Page:Fontenelle - Œuvres de Fontenelle, Tome II, 1825.djvu/156

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il ne peut s’empêcher de sentir qu’il est dans un climat étranger. Il se transporta avec toute sa famille à Utrecht.

Ce fut là qu’il fit imprimer en 1722 un Recueil de pièces de physique, toutes détachées les unes des autres. Le titre annonce ensuite que le principal dessein est de faire voir l’invalidité du système de Newton, de ce système fondé sur la plus sublime géométrie ; ou étroitement incorporé avec elle, adopté par tous les philosophes de toute une nation aussi éclairée que l’Anglaise, admiré même, et du moins respecté par ceux qui ne l’adoptent pas. Hartsoëker, sans user de petits ménagemens peu philosophiques, entre en lice avec courage, et se déclare nettement contre ces grands espaces vides où se meuvent les planètes, obligées à décrire des courbes par des gravitations ou attractions mutuelles. Il y trouve des inconvéniens qu’il ne peut digérer ; et quoiqu’il ne soit rien moins que cartésien, il aime mieux ramener les tourbillons de Descartes. L’idée en est effectivement très naturelle ; et de plus les mouvemens de toutes les planètes, tant principales que subalternes, dirigés en même sens, mais principalement le rapport invariable de toutes les distances à toutes les révolutions, indiquent assez fortement que tous les corps célestes qui composent le système solaire, sont assujétis à suivre le cours d’un même fluide. Il faut convenir néanmoins que les comètes qui se meuvent en tous sens, devraient trouver dans ce grand fluide une résistance qui diminuerait beaucoup leur mouvement propre, et pourrait même ne leur laisser à la fin que le mouvement général du tourbillon. Hartsoëker tâche à se tirer de cette grande difficulté par son système parti-