Page:Fontenelle - Œuvres de Fontenelle, Tome III, 1825.djvu/12

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en même temps de plus grands ou de plus petits espaces. Hors ce cas du même temps, il semble que pour toutes les autres vitesses différentes, le frottement soit à craindre ; mais il l’était également dans l’autre circulation, et au fond le fluide peut être composé de parties si subtiles et si peu liées entre elles, et d’ailleurs la différence de vitesse, dont il s’agit ici, peut être si petite, que l’inconvénient du frottement disparaîtra : on le verra encore mieux dans la suite. En voilà assez pour croire du moins possible la circulation que je viens de décrire, et que j’appellerai toujours fluide, parce qu’elle ne peut convenir qu’aux fluides, si elle existe, l’autre existant certainement dans les solides.

28.Que notre tourbillon solaire soit formé par la circulation solide, il est certain que, selon la formule (14) parce qu’il faut ici avoir égard aux grandeurs m, qui sont les plans circulaires parallèles, on aura pour l’expression des forces centrifuges de deux plans inégaux , et r3, puisque les plans sont entre eux comme les carrés des rayons, et les vitesses comme ces rayons (21). Or, la suite des nombres cubiques étant croissante, et rapidement croissante, il s’ensuit, que si la force centrifuge du plus petit plan circulaire qu’on aura déterminé est 1, celle du second sera 8, du troisième 27, etc. ; ce qui, poussé jusqu’à la fin du tourbillon, ferait une inégalité prodigieuse. Il est impossible qu’il y ait jamais d’équilibre entre R3 et r3, et par conséquent les forces centrifuges agiraient perpétuellement sans se détruire les unes les autres, et sans pouvoir s’accorder, et le tourbillon deviendrait un chaos.