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DEUXIEME DISSERTATION

Que les oracles n’ont point cessé au temps de la venue de Jésus-Christ.

La plus grande difficulté qui regarde les oracles est surmontée, depuis que nous avons reconnu que les démons n’ont point dû y avoir de part. Les oracles étant ainsi devenus indifférents à la religion chrétienne, on ne s’intéressera plus à les faire finir précisément à la venue de Jésus-Christ.

CHAPITRE PREMIER

Faiblesse des raisons sur lesquelles cette opinion est fondée.

Ce qui a fait croire à la plupart des gens que les oracles avaient cessé à la venue de Jésus-Christ, ce sont les oracles mêmes qui ont été rendus sur le silence des oracles, et l’aveu des païens qui, vers le temps de Jésus-Christ, disent souvent qu’ils ont cessé.

Nous avons déjà vu la fausseté de ces prétendus oracles, par lesquels un démon, devenu muet, disait lui-même qu’il était muet. Ils ont été, ou exposés par le trop de zèle des chrétiens, ou trop facilement reçus par leur crédulité.

Voici un de ceux sur lesquels Eusèbe se fonde pour soutenir que la naissance de Jésus-Christ les a fait cesser. Il est tiré de Porphyre, et Eusèbe ne manque jamais