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Page:Fontenelle - Œuvres de Fontenelle, Tome III, 1825.djvu/356

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Remarquez qu’il n’importe pour notre dessein, que toutes ces histoires soient vraies, ni que ces oracles aient effectivement rendu les réponses qu’on leur attribue. On n’a pu attribuer de fausses réponses qu’à des oracles que l’on savait qui subsistaient encore effectivement, et les histoires que tant d’auteurs en ont débitées prouvent du moins que l’on ne croyait pas qu’ils eussent cessé.

CHAPITRE IV

Cessation générale des oracles avec celle du paganisme.

En général, les oracles n’ont cessé qu’avec le paganisme, et le paganisme ne cessa pas à la venue de Jésus-Christ.

Constantin abattit peu de temples, encore n’osa-t-il les abattre qu’en prenant le prétexte des crimes qui s’y commettaient. C’est ainsi qu’il fit renverser celui de Vénus Aphacite et celui d’Esculape qui était à Égès en Cilicie, tous deux temples à oracles. Mais il défendit que l’on sacrifiât aux dieux et commença à rendre, par cet édit, les temples inutiles.

On trouve des édits de Constantius et de Julien, alors Césars, par lesquels toute divination est défendue sous peine de la vie, non seulement celle des astrologues et des interprètes des songes et des magiciens, mais aussi celle des augures et des aruspices, ce qui donnait une grande atteinte à la religion des Romains. Il est vrai que les empereurs avaient un intérêt particulier à défendre toutes les divinations, parce qu’on ne faisait autre chose que s’enquérir de leur destinée et principalement des successeurs qu’ils devaient avoir, et tel se révoltait