Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes, Leroy, 1820.djvu/101

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meilleur, survient, et les y fait vivre agréablement. Ainsi on pourroit même se passer dans Mercure du salpêtre et des pluies.

Après Mercure, vous savez qu’on trouve le Soleil. Il n’y a pas moyen d’y mettre d’habitants. Le pourquoi non nous manque là. Nous jugeons, par la Terre qui est habitée, que les autres corps de la même espèce qu’elle doivent l’être aussi ; mais le Soleil n’est point un corps de la même espèce que la Terre, ni que les autres planètes. Il est la source de toute cette lumière que les planètes ne font que se renvoyer les unes aux autres après l’avoir reçue de lui. Elles peuvent faire, pour ainsi dire, des échanges entre elles, mais elles ne la peuvent produire. Lui seul tire de soi-même cette précieuse substance ; il la pousse avec force de tous côtés, de là elle revient à la rencontre de tout ce qui est solide, et d’une planète à l’autre il s’épand de longues et vastes traînées de lumières qui se croisent, se traversent, et s’entrelacent en mille façons différentes, et forment d’admirables tissus de la plus riche matière qui soit au monde. Aussi le Soleil est-il placé dans le centre, qui est le lieu le plus commode d’où il puisse la distribuer également, et animer tout par sa chaleur. Le Soleil est donc un corps particulier, mais quelle sorte de corps ?