Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes, Leroy, 1820.djvu/103

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engager aux princes quelque astre, ou quelque partie de la Lune. Quant aux taches du Soleil, ils n’en purent faire aucun usage. Il se trouva que ce n’étoient point des planètes, mais des nuages, des fumées, des écumes qui s’élèvent sur le Soleil. Elles sont tantôt en grande quantité, tantôt en petit nombre, tantôt elles disparaissent toutes ; quelque fois elles se mettent plusieurs ensemble, quelquefois elles se séparent, quelquefois elles sont plus claires, quelque fois plus noires. Il y a des temps où l’on en voit beaucoup, il y en a d’autres, et même assez longs, où il n’en paraît aucune. On croiroit que le Soleil est une matière liquide, quelques-uns disent de l’or fondu, qui bouillonne incessamment, et produit des impuretés, que la force de son mouvement rejette sur sa surface ; elles s’y consument, et puis il s’en produit d’autres. Imaginez-vous quels corps étrangers ce sont là, il y en a tel qui est dix-sept cent fois plus gros que la Terre ; car vous saurez qu’elle est plus d’un million de fois plus petite que le globe du Soleil. Jugez par là quelle est la quantité de cet or fondu, ou l’étendue de cette grande mer de lumière et de feu. D’autres disent, et avec assez d’apparence, que les taches, du moins pour la plupart, ne sont point des productions nouvelles, et qui se dissipent au bout de quelque