Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes, Leroy, 1820.djvu/15

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conversations que j’ai eues avec la Marquise, je serois en droit de vous décrire le château où elle étoit allée passer l’automne. On a souvent décrit des châteaux pour de moindres occasions ; mais je vous ferai grâce sur cela. Il suffit que vous sachiez que quand j’arrivai chez elle, je n’y trouvai point de compagnie, et que j’en fus fort aise. Les deux premiers jours n’eurent rien de remarquable ; ils se passèrent à épuiser les nouvelles de Paris d’où je venais, mais ensuite vinrent ces entretiens dont je veux vous faire part. Je vous les diviserai par soirs, parce qu’effectivement nous n’eûmes de ces entretiens que les soirs.

PREMIER SOIR.

Que la Terre est une Planete qui tourne sur elle-même, et autour du Soleil.


Nous allâmes donc un soir après souper nous promener dans le parc. Il faisoit un frais délicieux, qui nous récompensoit d’une journée fort chaude que nous avions essuyée. La lune étoit levée il y avoit peut-être une heure et ses rayons, qui ne venoient à nous qu’entre les branches des arbres, faisoient un agréable mélange d’un blanc fort vif,