Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes, Leroy, 1820.djvu/164

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Cette page n’a pas encore été corrigée

Embrasés ! s’écria la Marquise. Vraiment ce serait-là une nouvelle considérable ! Très considérable, répondis-je. On a vu dans Jupiter, il y a peut-être vingt ans, une longue lumière plus éclatante que le reste de la planète. Nous avons eu ici des déluges, mais rarement, peut-être que dans Jupiter ils ont, rarement aussi, de grands incendies, sans préjudice des déluges qui y sont communs. Mais quoi qu’il en soit, cette lumière de Jupiter n’est nullement comparable à une autre, qui selon les apparences, est aussi ancienne que le monde, et que l’on n’avoit pourtant jamais vu. Comment une lumière fait-elle pour se cacher ? dit elle. Il faut pour cela une adresse singulière.

Celle-là, repris-je, ne paraît que dans le temps des crépuscules, de sorte que le plus souvent ils sont assez longs et assez forts pour la couvrir et que, quand ils peuvent la laisser paraître, ou les vapeurs de l’horizon la dérobent, ou elle est si peu sensible, qu’à moins que d’être fort exact, on la prend pour les crépuscules mêmes. Mais enfin depuis trente ans on l’a démêlée sûrement, et elle a fait quelque temps les délices des astronomes, dont la curiosité avoit besoin d’être réveillée par quelque chose d’une espèce nouvelle ; ils eussent eu beau découvrir de nouvelles planètes subalternes, ils n’en