Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes, Leroy, 1820.djvu/165

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étoient presque plus touchés ; les deux dernières lunes de Saturne, par exemple, ne les ont pas charmés ni ravis, comme avoient fait les satellites ou les lunes de Jupiter ; on s’accoutume à tout. On voit donc un mois devant et après l’équinoxe de Mars, lorsque le Soleil est couché et le crépuscule fini, une certaine lumière blanchâtre qui ressemble à une queue de comète. On la voit avant le lever du soleil, et avant le crépuscule vers l’équinoxe de Septembre, et on la voit soir et matin vers le solstice d’hiver ; hors de là elle ne peut, comme je viens de vous dire, se dégager des crépuscules, qui ont trop de force et de durée ; car on suppose qu’elle subsiste toujours et l’apparence y est tout entière. On commence à conjecturer qu’elle est produite par quelque grand amas de matière un peu épaisse qui environne le Soleil jusqu’à une certaine étendue. La plupart de ses rayons percent cette enceinte, et viennent à nous en ligne droite, mais il y en a qui, allant donner contre la surface intérieure de cette matière, en sont renvoyés vers nous, et y arrivent lorsque les rayons sont directs, ou ne peuvent pas encore y arriver le matin, ou ne peuvent plus y arriver le soir. Comme ces rayons réfléchis partent de plus haut que les rayons directs, nous devons