Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes, Leroy, 1820.djvu/43

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tour d’elle le soleil, autour duquel tournoient toutes les autres planetes, parce que depuis les nouvelles découvertes, il n’y avoit pas moyen de faire tourner les planetes autour de la Terre. Mais la Marquise qui a le discernement vif et prompt, jugea qu’il y avoit trop d’affectation à exempter la Terre de tourner autour du Soleil, puisqu’on n’en pouvoit pas exempter tant d’autres grands corps ; que le soleil n’étoit plus si propre à tourner autour de la Terre, depuis que toutes les planetes tournoient autour de lui ; que ce systême ne pouvoit être propre tout au plus qu’à soutenir l’immobilité de la Terre, quand on avoit bien envie de la soutenir, et nullement à la persuader ; et enfin il fut résolu que nous nous en tiendrions à celui de Copernic, qui est plus uniforme et plus riant, et n’a aucun mélange de préjugé. En effet, la simplicité dont il est persuadé, et sa hardiesse, font plaisir.

SECOND SOIR.

Que la Lune est une Terre habitée


Le lendemain au matin, dès que l’on put entrer dans l’appartement de la Marquise, j’envoyai savoir de ses nouvelles