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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/177

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SOUVENIRS

quantité. L’agriculture est encore plus négligée ici que dans tout le reste de la Sicile. Les oliviers, livrés à eux-mêmes, ne sont jamais taillés, jamais cultivés : aussi ces arbres élevés, touffus, ne produisent-ils que fort peu de fruits. Le vin est mal fait ; les blés sont étouffés par les plantes parasites qui dévorent leur substance. Quand on cherche à faire sentir aux Siciliens les inconvéniens sans nombre qui résultent d’une pareille insouciance, ils commencent par vous remercier, et finissent par ajouter : Che sachio ? che serve ? [que sais-je ? et à quoi cela sert-il ?] Aussi rien n’est-il terminé. Les forgerons battent le fer, assis le plus commodément qu’ils peuvent ; les maçons, couchés sur un échafaudage, posent lentement une brique mal cuite qui devient de la poussière le lendemain : on ne travaille un peu plus soigneusement que chez les prêtres, parce que l’enfer est là pour celui qui ne ferrerait pas régulièrement une porte, ou qui négligerait une toiture.

S.te Agathe règne à Catane, quoique le dernier tremblement de terre n’ait pas respecté son église. On lui en a rapidement et à grands frais construit une nouvelle. Le portail de ce monu-