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ARTISTES SICILIENS MODERNES.

Salvo di Antonio, neveu d’Antonello da Messina, vivait en 1511 : il soutint par ses talens la réputation de la famille degli Antonj. On peut juger par son tableau de la Mort de Vierge, conservé dans la sacristie de la cathédrale de Messine, combien il cherchait à saisir la manière de Raphaël, qu’il imitait parfois avec assez de succès.

Alibrandi (Girolamo), né à Messine, d’une famille considérée, en 1470, y mourut de la peste en 1524. À l’étude des lois, à laquelle ses parens lui prescrivaient de s’appliquer, il substitua celle de la peinture, qui lui offrait plus d’attraits. Après en avoir appris les premiers élémens dans l’école messinoise degli Antonj, il alla séjourner en Italie, et imita les autres peintres au point de tromper les connaisseurs les plus exercés. La Purification de la Vierge, tableau d’une grande proportion (24 palmes de Sicile), et qui est conservé dans l’église della Candelora passe pour le chef-d’œuvre de la peinture messinoise par la noblesse du dessin, la grâce et le charme de la couleur. Polydore de Caravage admirait tellement cet ouvrage, qu’il peignit à la détrempe une déposition de croix pour lui servir de couverture et en assurer la conservation.

On ne peut parler des artistes siciliens sans rappeler le service éminent que Polydore de Caravage rendit à Messine, en y établissant une école où les jeunes artistes étudièrent les saines doctrines de la