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ARTISTES SICILIENS MODERNES.

grande école italienne, dont ils suivirent toujours depuis les progrès et la décadence. L’empereur Charles-Quint, au retour de son expédition d’Afrique, en 1535, vint à Messine, où il fut reçu avec une grande pompe : de magnifiques arcs de triomphe avaient été élevés par les soins de Polydore, qui était aussi bon architecte que peintre ingénieux.

Si l’on en croit Vasari, ce fut principalement à Messine que ce disciple de Raphaël essaya de colorier ses tableaux, qu’il avait jusqu’alors exécutés en clair-obscur. Vasari vante sur-tout un portement de croix, noblement conçu et peint avec art. Polydore se préparait à revoir Rome et ses amis, lorsqu’il fut assassiné, en 1543, par un Calabrois, son élève.

Cesare di Napoli, peintre de Messine, étudia sous Deodato Guinaccia, élève de Polydore. Il vivait en 1583. Les ouvrages qui restent de lui dans sa patrie, prouvent qu’il méritait les éloges que lui donnèrent ses contemporains.

Anastasio, architecte sicilien, appelé à Gènes en 1509, y restaura des aqueducs, et réunit des sources abondantes dans une vaste citerne, près du pont de’ Cattanei. Cet homme habile fortifia l’ancien môle, jeta des fondemens pour sa prolongation, et dirigea dans la même ville la construction de plusieurs édifices publics et particuliers.