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HISTOIRE INDIENNE.

flottantes du lac Zaguré : leurs rivages sont enchantés ; mais le voyageur qui les quitte, les cherchera vainement à la même place où elles avaient charmé ses yeux. »

M. Makinston et ses sœurs s’occupaient constamment de l’état de Solamé ; tous redoutaient l’arrivée de Misra. La malade avait parfois des accès de délire pendant lesquels elle l’appelait, lui demandait pardon, s’adressait les reproches les plus cruels ; mais un nom chéri revenait bientôt sur ses lèvres, et recevait de nouveau les sermens les plus passionnés.

Le facteur pensait que je devais me rapprocher de Misra et du major : ses prières vainquirent ma répugnance ; il m’en conjurait au nom de ses intérêts les plus chers. Je lui avais des obligations dont il m’était doux de m’acquitter par un service aussi important. Les angoisses de notre enfant d’adoption, les chagrins et les instances du respectable Makinston, me décidèrent enfin à me rendre au quartier général de l’armée anglaise.

J’espérais revenir deux mois après ; ma présence n’était plus nécessaire à mes amis, et ce voyage, peut-être inutile, me semblait indispen-