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on aperçoit, en même temps, le développement anormal de l’abdomen, signe de l’hypertrophie de la rate et du foie ; on voit la région des hypocondres s’arrondir, devenir douloureuse à la percussion. Le refoulement du diaphragme en avant, par les organes hypertrophiés en question, amène une gêne mécanique dans la respiration, facile à saisir. L’auscultation ne permet plus de percevoir le murmure respiratoire dans la région thoracique postérieure, où il y a matité à la percussion. À mesure que la maladie progresse, il survient des troubles digestifs de plus en plus accentués ; l’appétit devient mauvais, capricieux, la soif devient ardente, les digestions pénibles ; il y a souvent des alternatives de diarrhée et de constipation ; il peut même y avoir des hémorragies intestinales, liées ou non à de la dyssenterie.

L’altération du sang et la compression de vaisseaux par des lymphadénômes amènent souvent des hydropisies locales ou générales, œdèmes, anasarque, ascite, etc. ; ce qu’il y a de plus fréquent, est l’engorgement des membres.

Dans les derniers temps de l’affection, la dysprée est un symptôme qui manque rarement ; quelquefois elle se traduit par des accès de suffocation ; d’autrefois, par une simple gêne, allant en augmentant de plus en plus. Dans le premier cas, elle est due à la compression directe des bronches par les ganglions bronchiques hypertrophiés ; dans le deuxième, elle résulte généralement de la gêne mécanique apportée à l’inspiration par le refoulement du diaphragme en avant, par suite de l’hypertrophie de la rate et du foie. L’anoxémie due à l’insuffisance de l’hémoglobine dans le sang ; la