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CHAPITRE XIII.

à l’œuvre.


Un matin, selon son habitude, Charles Gagnon alla au bureau de poste. Sur un signe de son complice il comprit qu’il était arrivé quelque chose par la malle de la veille.

Les deux jeunes gens sortirent et gagnèrent la grange.

Là, Antoine ne craignant pas d’être vu ni entendu, tendit une lettre au traître.

— Tiens ; fit-il, mais tu te rappelles ta promesse, déchire cette lettre devant moi.

— Mais pas avant de l’avoir lue, répondit le traître.

— Alors ; dépêche-toi, il peut venir quelqu’un.

Le marchand déchira l’enveloppe :

— De New-York : dit-il, ce n’est pas chez le voisin.

Il lut la lettre deux fois. Sa figure exprimait la colère et le contentement. Charles était fâché de voir que les amours de son rival avaient marché si bien jusqu’alors ; il était content de voir qu’il brisait tout cela et qu’il prendrait la place de Paul.

— Quelles nouvelles ? demanda le fils du maître de poste.

— Des amours… Il lui rappelle encore de bien prendre garde de se tromper : de ne pas adresser Paul Turcotte.