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CHAPITRE II

les préparatifs


L’horizon politique du Bas-Canada s’assombrissait de jour en jour et l’orage semblait imminent.

Depuis trois quarts de siècle le drapeau britannique remplaçait le drapeau français au haut de nos citadelles livrées par l’inqualifiable lâcheté d’un roi sans cœur. Depuis cette époque on traitait les conquis, non comme des sujets loyaux mais comme des rebelles.

Il y avait à la tête du pays une faction d’Anglais qui se faisaient remarquer par leur fanatisme envers les Canadiens-français.

La majeure partie des hommes qui s’étaient partagé le pouvoir avait fait preuve d’un esprit de parti tel qu’on était impatienté.

Au lendemain même de la cession avait commencé de la part des nouveaux maîtres du pays, une œuvre de spoliation des droits les plus inviolables, d’abolition des lois françaises, de coercition pour forcer les habitants à prêter des serments en désaccord avec leur religion et leur nationalité, et de tentatives répétées pour abaisser les premiers colonisateurs du pays au rang de gens inférieurs.

Les Canadiens-français protestèrent durant trois quarts de siècle, firent entendre leurs griefs dans les chambres hautes, dans les assemblées politiques,