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intimes haut placés comme lui, des Anglais de préférence, car il allait beaucoup plus avec ces derniers qu’avec les Canadiens-français. C’était pour faire la partie de poker ou de billard. On y jouait de grosses sommes et « Kildenny Hall » se transformait en club. La maison s’illuminait comme au temps de son ancien propriétaire et les orgies se prolongeaient jusqu’au jour, au bruit du choc des verres.

Lorsque le banquier ne passait pas ses soirées chez lui — ce qui arrivait ordinairement, — il les passait au « London Club » le rendez-vous des notables qui aimaient à jouer.

Si de Courval perdait quelquefois des sommes considérables au club, il en gagnait de plus considérables encore et passait pour fort habile au jeu. Les habitués le comptaient parmi leurs meilleurs.

Tel était l’homme que le détective Michaud soupçonnait du crime mystérieux commis sur la rue Notre-Dame.

L’arrêter sous soupçon eut indigné l’aristocratie montréalaise, aussi il laissa faire.

Un soir vers cette époque, le banquier Hubert de Courval, selon son habitude, était à jouer aux cartes dans une des salles du « London Club, » ayant comme vis-à-vis monsieur George Braun, ingénieur civil et un habile financier qu’il connaissait depuis deux ou trois jours au plus.

Les deux hommes qui complétaient le quatuor se