Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/306

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
306
les mystères de montréal

J’en tuai et cela me fournit une nourriture excellente. Quelques jours plus tard je me mis à creuser des trous dans la terre, je les recouvrais de branches et le lendemain j’étais sûr d’y trouver des chacals… Tenez, venez avec moi examiner mes trois trappes. Il doit y avoir une demi-douzaine de victimes. Cela fera de la viande fraîche pour emporter à bord.

Les marins suivirent le survivant du Marie-Céleste dans la forêt. Arrivés à un petit sentier, ils examinèrent les trois trappes et trouvèrent dans la première, deux chacals, dans la deuxième, un, et dans la troisième, deux.

— Vous voyez, fit le naufragé en assommant les chacals à coups de massue, que je ne vous ai point trompés en vous promettant de la viande fraîche. Nous en aurons pour six repas au moins.

Deux heures après, Paul Turcotte ayant pris avec lui un plan de son île fait sur de l’écorce et quelques cannes de bambou, et fait transporter à la grève les chacals, s’embarqua dans la chaloupe qui revint à bord du Scotland.

Le capitaine Hawthorne reçut son nouveau passager avec bienveillance. Turcotte lui ayant demandé sur quelle île il avait vécu le capitaine lui répondit qu’il ne le savait pas et qu’aucune carte en faisait mention.

Alors Turcotte, dressant un acte, en prit possession au nom du gouvernement anglais et la nomma Inconnue.

Lorsqu’on sut que cet homme était l’ancien capitaine