CHAPITRE IV
les fiançailles.
Le lendemain de la bataille le lieutenant de Duval était harassé de fatigue et bien qu’il se fut levé plus tard que d’habitude, la journée lui parut longue. Il avait hâte d’être rendu au soir pour aller voir celle qui l’avait préféré au jeune marchand.
L’image de Jeanne était sans cesse présente à son imagination ; il ne pouvait oublier cette jeune fille avec son air bon.
L’après-midi arriva et l’horloge du patriote marquait six heures, quand après avoir jeté un dernier coup d’oeil à sa toilette, il sortit pour se rendre chez le notaire Duval.
C’était alors la coutume de commencer la veillée à bonne heure, comme nous l’avons vu à celle de François Bourdages. Sans doute que ce n’est plus comme cela à Saint-Denis. Ce village par sa proximité de la ville et ses moyens faciles de communication voit disparaître d’année en année ses vieilles coutumes pour en revêtir d’autres plus en rapport avec le progrès opéré dans le pays.
Mais dans les paroisses en allant vers Québec, dans cette petite Bretagne, où l’on conserve pieusement tout ce qui est français, on trouve encore cette coutume d’une époque reculée de la colonie.