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les mystères de montréal

en retraite et retourner au camp toute débraillée. Cent dix-sept morts et trois cent cinquante-deux blessés.

Du côté de la mer, un désastre aussi. Le pont du Castillo — le seul vaisseau en fer et de douze cents tonneaux — balayé à net : le capitaine Juncos et neuf matelots restés sur le carreau. Quelle perte ! Juncos, un des meilleurs marins de la flotte ! Par qui le remplacer ?

C’est ce que se demandait Escobar, en se promenant dans sa tente, soucieux et le front sombre.

Quatre officiers supérieurs l’entouraient.

L’un d’eux, le général Homera, avait une carte topographique déployée devant lui et étudiait les positions.

Il demanda au président.

— Et bien, généralissime, avez-vous trouvé un successeur au malheureux Juncos ?

— Je suis à y penser, répondit le président, je me demande qui je nommerais avec avantage.

— Je ferais une promotion sur le Castillo, dit le général Belavon.

— Une promotion ? dit le président en s’arrêtant, pour regarder son officier.

— Oui, généralissime, Balmadés est sur le Castillo depuis trois ans. C’est un homme instruit, intelligent et actif.

— Pour obéir au commandement et transmettre les ordres, il est bon, mais il ne fera jamais un commandant.