Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/424

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
424
les mystères de montréal

Montréal, mais il avait pour principe d’encourager les établissements canadiens français et de donner aux Anglais le moins d’argent possible.

En passant à New-York, les voyageurs avaient changé leurs vêtements légers contre des vêtements chauds et convenables à la zone sous laquelle ils allaient séjourner. Ils étaient habillés en noir et portait chacun un feutre gris mou. Sans leurs traits bronzés on les eut pris pour de vrais New-Yorkais.

À leur entrée dans l’hôtel, un employé voyant qu’il avait affaire à des clients distingués, alla au devant d’eux et leur ayant enlevé leurs sacs de voyage, leur demanda en anglais s’ils désiraient des chambres immédiatement.

Paul Turcotte, voyant que cet employé n’était pas Anglais, lui répondit en français.

— Nous en voulons une double, fit-il, deux bons lits, ce qu’il y a de mieux.

L’employé le regarda avec un air qui signifiait « Tiens, mais il aime donc bien le français, celui-là. pourtant il n’a pas l’air d’un Canadien, ni d’un Français. » Cependant il répondit en français.

— Nous en avons pour tous les goûts. Messieurs, c’est toujours le « Rasco » vous savez.

Les trois hommes montèrent au second étage et ouvrirent la porte de la chambre No 11.

C’était sans contredit la meilleure de l’établissement. Elle avait 22 pieds sur 12 et donnait sur la rue Saint-Paul. L’ameublement était bien confortable,