Aller au contenu

Page:Fortier - Les mystères de Montréal, 1893.djvu/429

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
429
les mystères de montréal

Il saisit le voleur à la gorge et lui cria encore une fois :

— Tu mens ! Elle est morte !

— Gràce ! grâce ! répétait l’ancien pirate ; j’ai dit vrai.

— Comment sais-tu cela ? demanda le proscrit de 37 en le lâchant.

— Ce serait trop long à raconter. Sachez seulement que j’ai intérêt à me venger du banquier… Il y a sept semaines je suis venu à Montréal dans ce dessein… Le banquier m’a amené chez lui et, après m’avoir endormi, est allé me jeter dans les eaux froides du fleuve… Il me croit mort, mais heureusement j’ai été sauvé par un voilier en partance pour Halifax et ce n’est que hier que j’ai pu revenir à Montréal… Et je veux tirer une vengeance éclatante de cette canaille

— Ce que tu dis là est-il vrai ? demanda Turcotte.

— Je te le jure ! répondit l’ancien pirate.

Il était deux heures du matin.

Cette scène avait réveillé les voisins des deux voyageurs. Quelques uns se promenaient dans le corridor pour tâcher de découvrir ce qu’il y avait.

Le proscrit de 37 ouvrit la porte qu’il avait refermée par dessus le voleur et appela monsieur Rasco.

Celui-ci s’était levé au bruit de la conversation et se tenait dans le corridor.

— Monsieur, lui dit Paul Turcotte, voici un homme qui s’est introduit dans notre chambre.

— Un voleur ?