mouche poussa derrière elle une porte intérieure, ouvrit tout à fait celle qui donnait sur le corridor et s’avança de façon à barrer le passage au visiteur.
— Comment, c’est vous ! s’écria-t-elle. Qu’est-ce que vous venez faire ici ?
— Je viens voir la dame que je dois vous amener pour que vous lui disiez la bonne aventure, répondit Fresnay en riant. Et, puisque je vous trouve chez elle…
— Pas si haut, je vous en prie. Si elle vous entendait…
— Vous êtes donc sa femme de chambre ?
— Vous le voyez bien.
— Bon ! et c’est pour aller la chercher au chemin de fer de l’Est que vous m’avez planté là cette nuit ?
— Oui. Vous la connaissez donc ?
— Parbleu ! elle m’attend… Demandez-lui plutôt. Voulez-vous que je vous remette ma carte ? Non, c’est inutile, je vous l’ai donnée au restaurant ; je suis sûr que vous ne l’avez pas perdue et que vous la savez par cœur.
Un coup de sonnette partit de l’intérieur de l’appartement.
— Tenez ! votre maîtresse s’impatiente. Allez, ma chère.
— Il le faut bien. Mais, pas un mot, n’est-ce pas ? Si madame savait où vous m’avez rencontrée, madame me chasserait.
— Et vous en seriez réduite à tirer les cartes. C’est convenu, je ne dirai rien… à condition que vous viendrez me voir de temps en temps et que vous me renseignerez sur la comtesse de Lugos et sur la vie qu’elle mène à Paris.
Olga n’eut pas le temps de répondre à cette mise en demeure. Madame de Lugos, impatientée, ouvrit elle-même la seconde porte et resta tout ébahie de trouver sa sui-