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le pouce crochu

Elle lui fit signe que non.

— Ce misérable a essayé de vous tuer, reprit Gémozac ; qui donc vous a sauvée ?

Et comme elle se taisait :

— Je devine. C’est ce brave Fresnay. Et moi qui l’accusais ! mais, rassurez vous !… l’homme est mort.

— Il s’est tué, n’est-ce pas ?

— Je ne sais… il y a une femme… un enfant… tous couchés dans une mare de sang…

— Un enfant ! conduisez-moi près de lui…

Mademoiselle Monistrol fit un effort pour se lever. Julien la retint.

— Épargnez-vous cet affreux spectacle, lui dit-il. Je ne sais qui est l’enfant, mais j’ai reconnu la femme… une créature qui s’était emparée de notre ami…

— La complice, murmura Camille.

— Quant à l’homme…

— L’homme ! c’est l’assassin de mon père !

— Que dites-vous ?

— La vérité. Et je croyais l’aimer… je voulais partir avec lui… Ah ! pourquoi ne m’a-t-il pas tuée !

Julien Gémozac n’y comprenait plus rien, et il ne sut que répondre :

— Vous souhaitez de mourir !… Vous oubliez donc que je vous aime ?

— Ne parlez pas ainsi. Je suis indigne de vous.

Julien allait protester, mais Fresnay rentra brusquement et leur cria :

— C’est fini. Zig-Zag s’est fait justice, après avoir envoyé Amanda dans l’autre monde. Le petit en reviendra. Du diable si je devine d’où il sortait, celui-là. Il a une veste de chasseur de restaurant.