Page:Foucaux - Le Religieux chassé de la communauté, 1872.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Sounanda répondit : — Mon père, je ferai ce que vous désirez.

Le chef des marchands fit alors publier au son de la cloche, dans la ville :

« Marchands venus de tous pays, sachez que le chef des marchands, Sounanda, faisant provision de marchandises, ceux d’entre vous qui veulent aller avec lui dans un autre pays, sans rétribution, sans frais, sans droit de passage, peuvent se préparer à partir avec lui. »

Cinq cents marchands se réunirent à Sounanda pour l’accompagner.

Le chef des marchands, les ayant invités à un banquet et les ayant très-bien traités, leur dit : — Messieurs, que Sounanda soit pour vous comme le serait votre propre fils. Il y a trois écueils pour les marchands qui vont en pays étranger : les parures, les courtisanes et les lieux où l’on vend des liqueurs. Il faut que vous défendiez Sounanda de tout mal en lui prêtant votre secours. Si cela se passe ainsi dans le voyage et s’il se conduit bien, tout sera pour le mieux ; mais s’il ne se conduit pas bien, vendez les marchandises, réalisez-en le prix et partez.

Il dit à Sounanda : — Mon fils, tu es le fils de ces marchands aussi bien que le mien. Écoute donc leurs paroles avec confiance et réflexion.

Sounanda écouta les avis de son père et, après avoir reçu sa bénédiction, se mit en route pour un pays étranger, en compagnie des cinq cents marchands, avec des chariots, des chameaux, des éléphants et des ânes chargés d’une grande quantité de marchandises.