Page:Foucaux - Le Religieux chassé de la communauté, 1872.djvu/9

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Le chef des marchands se dit en lui-même : J’accéderai à son désir. Puis, prenant des clefs droites et courbes, il montra à son fils ses trésors de sept espèces, des objets fabriqués avec de l’or ou d’autres métaux, et lui dit :

— Mon cher Sounanda, puisqu’il y a ici tant d’espèces de trésors, restes-y ; jouis de ces biens et fais des dons ou d’autres bonnes œuvres. À quoi bon aller dans un autre pays ?

Sounanda dit : — Mon père, si vous avez montré tout cela à votre humble fils, qu’est-ce qu’il montrera, lui, à ses fils ?

Le chef des marchands trouva que c’était bien dit. Quand je serai mort, pensa-t-il, ce jeune homme sera chargé des affaires de la maison. Il convient donc qu’il aille, pendant tout le temps que je vivrai, dans un autre pays où il trouvera des amis de son père ; et, quand je ne serai plus de ce monde, les pays où il ira ne seront pas ténébreux pour lui.

Plein de cette idée, il dit à sa femme : — Ma chère, c’est Sounanda qui, après moi, sera chargé des affaires de la maison ; il convient, pour cette raison, qu’il aille dans un autre pays pour s’occuper d’affaires de commerce et faire la connaissance de mes amis. De cette façon, les lieux où il ira ne seront pas ténébreux pour lui.

La mère dit : — Seigneur, la mère y consentant, il convient qu’il en soit ainsi.

Le chef des marchands, ayant appelé Sounanda, lui dit : — Mon fils, fais provision de marchandises puisque tu as l’intention d’aller dans un autre pays. Tu resteras là tant que je vivrai pour amasser des richesses. Tu y trouveras des amis de ton père, et, quand je ne serai plus, les lieux où tu iras ne seront pas ténébreux pour toi.