Page:Foucaux - Le Religieux chassé de la communauté, 1872.djvu/16

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mais le jour venu, elle vous laisse là comme de l’herbe ; ne l’avez-vous pas entendu dire ?

— Zangmo, tu ne fréquentes donc que des hommes riches ?

— Seigneur, les hommes riches mais qui n’usent pas de leurs richesses seront traités par nous comme l’herbe fraîche est traitée par un bœuf ; ne l’avez-vous pas entendu dire ?

Sounanda se disposa à sortir et Zangmo se mit à penser : Sounanda est beau et bien fait ; avant qu’il ne s’en aille au loin, il faut le retenir ici pour charmer mes loisirs jusqu’à ce qu’un autre m’apporte des kârchâpanas. Tant que cet autre ne sera pas venu, je jouirai de la présence de celui-ci.

Elle retint alors Sounanda par le bord de son vêtement, et lui dit : — Seigneur, dans votre palais n’a-t-on jamais plaisanté avec vous ? Tout ceci, de ma part, n’est qu’un jeu ; restez ! ne partez pas !

Sounanda, qui était très-épris, resta. Mais bientôt un autre ayant apporté 500 kârchâpanas, et s’étant introduit dans la maison, Zangmo, en présence de Sounanda, le fit entrer, d’un air gracieux, dans ses appartements.

À cette vue, Sounanda se dit : Puisque de pareilles choses se passent en ma présence, partons ! Et il s’en alla bien loin.

Sounanda était sur la grande route, ne sachant où aller, quand il rencontra un religieux bouddhiste, qui, après avoir été à la ville de Srâvastî pour y recueillir des aumônes, en était sorti. Sounanda se mit à marcher auprès de lui.

Le religieux s’arrêta dans un monastère, et là déposant son vase