grande ville de Srâvastî chercher des aumônes. Sounanda, ayant pris son manteau et son vase de mendiant, se rendit à Srâvastî pour demander des aumônes.
Cependant Zangmo avait eu des regrets. « Avoir renvoyé le chef des marchands Sounanda, si jeune et si beau, parce que je voulais des kârchâpanas, cela n’est pas une belle action ! Il s’en est allé bien loin quand il a vu qu’un autre était accueilli par moi ».
Elle dit à sa servante : — Jeune fille, si tu vois le chef des marchands Sounanda, fais-le entrer ici ; tu m’entends.
Sounanda, qui ne connaissait pas le pays, arriva tout droit à la maison de la courtisane, en recueillant des aumônes.
La servante, l’ayant aperçu, courut, toute joyeuse, dire à Zangmo que Sounanda était à la porte.
Zangmo lui dit : — Fais-le entrer !
— Mais il s’est fait religieux.
— S’il s’est fait religieux, fais-le entrer tout de même.
Quand la servante eut fait entrer Sounanda, Zangmo s’approcha de lui en se frappant la poitrine et lui dit : — Sounanda, pourquoi, après avoir abandonné votre servante indigne, êtes-vous entré en religion ?
Sounanda lui répondit : — Mais, malheureuse, quand tu as, en ma présence, reçu trop gracieusement un autre homme, comment ne serais-je pas entré en religion ?
Zangmo dit : — Le caractère des femmes est toujours sujet à faillir ; pardonnez-moi cette faute ; à partir de ce moment, ma personne et mes biens sont à vous ; revenez donc jouir de la vie auprès de moi !
— Après m’avoir dépouillé de tout ce que j’avais autrefois,