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(jana), encore sous l’influence des passions. Pour leurs subdivisions comme pour les listes des 12 âyatana et des 18 dhâtu se reporter à Rhys Davids, Buddhism p. 90 s. ; BT p. 487 s. ; Th. Stcherbatsky, Central Conception of Buddhism p. 95 s. ; BPh p. 83 s. etc.

37 : Cette erreur, de toutes la plus funeste, s’appelle la satkâya-dṛshṭi (pâli sakkâya-diṭṭhi) ou théorie de la permanence du moi.

45 s. : V. taṇhâ (skt tṛshṇâ) dans le Dictionnaire pâli de Childers. Nous avons traduit vibhava° ou vibhûti° par « puissance » : le contexte semble prouver qu’il s’agit bien de cette soif d’expansion, de ce désir de conquête, de cette volonté de puissance dont le monde vient encore de faire la cruelle expérience sous le déguisement du « nécessaire espace vital », et contre quoi le ch. xvi de la Bhagavad-gîtâ prononce déjà un si éloquent réquisitoire. Mais, mettant à profit le double sens tantôt négatif et tantôt amplificatif du préfixe vi, les exégètes n’ont pas tardé, pour la commodité de leurs polémiques, à traduire au contraire ce mot par « inexistence » : avec la « soif d’existence » et la « soif d’inexistence » ils pouvaient en effet brandir le texte sacré pour condamner tantôt les Éternalistes (Çâçvata-vâdin) qui professaient la croyance à la survivance d’une âme substantielle, et tantôt les Annihilationnistes (Ucchedavâdin) qui, niant toute espèce de survivance, arrêtaient à la mort de l’individu le déroulement du karma et niaient ainsi la rétribution morale des œuvres dans une autre existence. Il se peut d’ailleurs que l’expression de vibhava-tṛshṇâ ait été interpolée à cette intention. — La parabole de l’eau salée revient fréquemment (cf. LV p. 184 l. 15 ; 242, l. 14 ; 324, l. 3-4 etc.).

202, 6 : NK p. 4, inspirée du Buddha-vaṃça.

15 : Sur l’apologue du fardeau (les skandha), du porteur du fardeau (l’individu), de la prise en charge du fardeau (par le désir) et de la déposition du fardeau (par la suppression du désir) v. Saṃyutta-nikâya xxii, 22, trad. dans BT p. 159 : encore faut-il que l’homme ne préfère pas, comme le bûcheron de la fable mis en présence de la Mort, qu’on l’aide à se recharger de son faix.

23 : Les noms skt des huit branches de l’ashṭanga-mârga sont dans l’ordre dṛshṭi, sankalpa, vâk, karmânta, âjîva, vyâyâma, smṛti, samâdhi, chacun précédé de samyak qui spécifie leur « correction » et s’oppose à mithyâ (faux, erroné, fautif). Le DA (p. 124 et 265) n’a garde d’oublier parmi les épithètes du Buddha le fait d’être le « montreur de l’octuple chemin ». Un commentaire mot à mot est censé donné par Çâriputra dans le Saccavibhanga (Fankfurter Handbook of Pâli p. 127).

203, 2 : Skt âyur-veda. Le Buddha est très souvent dans le LV appelé le meilleur des vaidya ou médecins. M. P. Demiéville a réuni dans le Hôbôgirin (p. 228-230) nombre de textes soulignant expressément le caractère médical de la formule des quatre vérités.

21 : En termes techniques indiens le salut est pour les bouddhistes une question de vinaya et non de tapas ou de kratu-kriyâ.

27 : La comparaison entre le jeu de l’Océan et le caractère graduel de la médication est également dans le CVA IX 1, 4.

204, 37 : En l’espèce l’étui serait les saṃskâra, les miroirs les six âyatana, les éléments colorés les dharma, mais il n’y a pas de sujet substantiel de leur connaissance, pas de dharmin.

41 : Les bouddhistes sont souvent traités de nâstika, de « gens qui professent qu’il n’y a rien ». Cf. l’exposé de la doctrine dans LV p. 175 ou 419 ; v. aussi p. 339 l. 22, p. 393 l. 7 et 12 et p. 436 l. 15, etc.

205, 5 : C’est ce qu’a bien montré Th. Stcherbatsky dans Central Conception of Buddhism and the meaning of the word Dharma (Londres, 1928). Le mot Dharma qui signifie tour à tour « norme, statut, coutume, droit, justice, loi, devoir, moralité, religion, etc. » prend ici le sens technique de facteur ultime des apparences, car il faut bien qu’à un moment donné la décomposition des agrégats en leurs éléments composants s’arrête. Notez à ce propos que la vieille doctrine ignore encore la théorie atomique.

20 : P. Oltramare, Histoire des idées théosophiques dans l’Inde, II p. 166 (Paris 1923).

206, 21 : C’est ce qu’Indra proclame solennellement à l’heure du Pari-