Page:Fougeret de Monbron - Margot la ravaudeuse.djvu/25

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agréable me prévint si favorablement pour les personnes qui l’habitoient, que je bénis in petto la maniére scandaleuse dont j’avois été éveillée le matin, puisqu’elle étoit l’occasion de ma bonne rencontre. Je fus introduite dans une salle basse, assez proprement meublée. Mes compagnes s’y rendirent bientôt. Leur ajustement coquet & galant, quoique négligé, leur air délibéré, l’assurance de leur maintien, m’interdit d’abord au point que je n’osois lever les yeux, & ne faisois que bégayer en voulant répondre à leurs civilités. Ma bienfaitrice soupçonnant que la simplicité de mes habits pouvoit être la cause de mon embarras, me promit qu’elle me feroit incessanment changer de décoration, & que je ne serois pas moins parée que ces Demoiselles. Je m’étois trouvée, en effet, fort humiliée de me voir couverte d’un petit chifon de grisette parmi des personnes qui faisoient leur deshabillé des plus belles étoffes des Indes & de France.