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Page:Fougeret de Monbron - Margot la ravaudeuse.djvu/27

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nes de la tempérance, & les fumées bachiques leur ayant tout-à-coup offusqué le chef, l’une assena sur le mufle de la seconde un coup de poing, auquel celle-ci riposta d’un coup d’assiéte. Dans l’instant la table, les plats, les ragouts & les sausses furent éparpillées par terre. Voilà la guerre déclarée. Mes deux Héroïnes s’élancent l’une sur l’autre avec une fureur égale. Mouchoirs de cou, escoffions, manchettes, tout en une minute, est en lambeaux. Alors la maîtresse s’étant avancée pour interposer son autorité, on lui colle par mégarde une apostrophe sur l’œil. Comme elle ne s’attendoit pas à être caressée de la sorte, & que d’ailleurs ce n’étoit pas son défaut d’être endurante, il ne fut plus question de paix. Elle donna sur le champ des preuves de son savoir suprême dans l’art héroïque du Pugilat. Cependant les deux autres qui avoient gardé la neutralité jusqu’à ce moment, crurent ne devoir pas demeurer oisives plus