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CHAPITRE II

LA MATHÉMATIQUE ET LA MÉCANIQUE UNIVERSELLES


I. — Il y a quelque chose de plus grand que d’ajouter à la somme des connaissances humaines, c’est d’ajouter à la puissance même de l’esprit humain. C’est ce qu’a fait Descartes par la création de sa « mathématique universelle ». Biot lui-même, qui reproche à Descartes d’avoir trop fait de métaphysique, reconnaît, en parlant de l’application de l’algèbre à la géométrie, que « Descartes fut servi beaucoup en cette occasion par la métaphysique de son esprit ». Et Descartes avait alors vingt-trois ans !

Les découvertes de Descartes devaient révolutionner et les sciences mathématiques et les sciences physiques. La théorie des fonctions variables a préparé le calcul des fluxions ou calcul différentiel. La méthode cartésienne des indéterminées, dit Carnot, « est si admirable que l’analyse infinitésimale n’en est qu’une heureuse application ».