et la rivalité des divers cercles sociaux auxquels un
individu peut appartenir sont, pour l’individu même, un moyen
d’affranchissement. L’ouvrier qui, jadis, était pris tout
entier par sa corporation, n’avait pas la liberté de
l’homme moderne, qui peut appartenir à vingt sociétés
ou associations différentes, sans être absorbé par aucune.
Mais, si cette diversité et cet équilibre des forces sont
utiles, faut-il en conclure que l’élément de lutte
proprement dite, surtout de lutte plus ou moins violente, soit
lui-même à jamais nécessaire ? Cet élément ne va-t-il
pas en diminuant, de manière à remplacer l’hostilité
par l’émulation, la guerre par le concours ? Il y a là
une loi sociologique qu’on peut admettre sans tomber
pour cela dans le socialisme, que Nietzsche avait en
horreur et où il voyait par excellence la doctrine de
troupeau.
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nietzsche et l’immoralisme