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Page:Fouillée - Nietzsche et l’immoralisme, 2e éd., 1902.djvu/230

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nietzsche et l’immoralisme


Ainsi parlaient déjà les Platon, les Aristote, les Epicure, les Zenon, les Descartes, les Spinoza, les Leibnitz. Tous ils ont été, sans le savoir, des disciples de Zarathoustra. Ce dernier n’en croit pas moins que, avant lui, « sur toute l’humanité le non-sens régnait encore » ; il n’en prévoit pas moins, comme résultat de ses prédications, un avenir non pareil, un nouveau royaume des cieux sur la terre :

    L’homme et la terre, des hommes n’ont pas encore été découverts et épuisés.
    Veillez et écoutez, solitaires. Des souffles aux essors secrets viennent de l’avenir ; un joyeux messager cherche de fines oreilles.
    Solitaires d’aujourd’hui, vous qui vivez séparés, vous serez un jour un peuple. Vous qui vous êtes choisis vous-mêmes, vous formerez un jour un peuple choisi, — et c’est de lui que naîtra le Surhomme.
    En vérité, la terre deviendra un jour un lieu de guérison ! Et déjà une odeur nouvelle l’entoure, une odeur salutaire, — et un nouvel espoir.


À ces psaumes du prophète allemand, qui rappellent ceux des prophètes hébreux, quel est celui qui ne répondrait pas, comme dans les cérémonies religieuses, par la parole de consentement et d’espérance : « Ainsi soit-il ! » Nous ne sommes plus dans le domaine de la philosophie ni de la « connaissance » ; nous sommes dans celui de la foi.



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