Page:Fourest - La Négresse blonde, 1909.djvu/56

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Sous les cactus en feu tout droits comme des cierges
Des lianes rampaient (nullement de Pougy) ;
Autant que la forêt ma Singesse était vierge ;
De son sang virginal l’humus était rougi.

Le premier, j’écartai ses lèvres de pucelle
En un rut triomphal, oublieux de Malthus,
Et des parfums salés montaient de son aisselle
Et des parfums pleuvaient des larysacanthus ;

Elle se redressa, fière de sa blessure,
À demi souriante et confuse à demi ;
Le rugissement fou de notre jouissure
Arrachait au repos le chacal endormi.

Sept fois je la repris, lascive : son œil jaune
Clignottait, langoureux, tour à tour, et mutin ;
La Dryade amoureuse aux bras du jeune Faune
A moins d’amour en fleurs et d’esprit libertin !

Toi, Fille des humains, triste poupée humaine
Au ventre plein de son, tondeuse de Samson,
Dalila, Bovary, Marneffe ou Celimène,
Contemple mon épouse et retiens sa leçon :