Page:Fournier - Le Théâtre français au XVIe et au XVIIe siècle, t. 1, Garnier.djvu/46

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A a Dieux, qui de notre entreprise,

Par celle que notre maître prise, [1020]

Sommes ores bien détournés !

Nous pourrait-on plus étonnés

Rendre jamais tous deux ensemble ?

Ô Ciel, ô terre, que te semble

De chose tant mal ordonnée ? [1025]

Toi-même maudit Hyménée

Conducteur de trois cocuages

Au lieu de tes saints mariages,

N'as-tu rougi d'autoriser

Ces noces tant à mépriser ? [1030]

Ô vous, quelconques soyez-vous,

Dieux célestes, qui entre tous

L'ardeur des pauvres embrasés,

De votre ciel favorisez,

Voulez-vous ores vous garder [1035]

De votre foudre en bas darder,

Vu que meurtrir il conviendrait

Ces transgresseurs de votre droit,

Ces moqueurs de votre maîtrise,

Laissant la femme mal apprise, [1040]

Laissant cette infidèle dame ?

Dame, mortbieu, vu tel diffame

Le nom de dame n'y convient,

Laissant la pute qui ne tient

Compte de l'amant tant aimable, [1045]

Lequel d'un vouloir immuable

Lui avait dédié sa vie :

Mais, peut-être, avez cette envie,

Faisant tort au premier lien,

Faire tort à l'aise et au bien [1050]

De ce mien maître gracieux.