Page:Fournier - Le Théâtre français au XVIe et au XVIIe siècle, t. 1, Garnier.djvu/53

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Il t'a mis en ce mariage

Pour sûrement couvrir son vice :

Mais nous donnerons tel supplice

À toi, à ton Abbé Eugène, [1275]

Et à sa pute soeur Hélène,

Qui se venge ainsi de mon maître

Que la mémoire pourra être

Jusqu'à la bouche des neveux ?

Il faisait dresser les cheveux [1280]

À moi et à Guillaume aussi.

Hélène


Et Guillaume quoi ?

Messire Jean


Tout transi,

Étonné de ce cas nouveau

Ne sonnait mot non plus qu'un veau :

Et l'autre branlant sa main dextre, [1285]

Enragé va quérir son maître.

Et puis votre Alix de crier,

Et Guillaume de supplier,

Alix détranche ses cheveux,

Et Guillaume fait de beaux voeux [1290]

À tous les saints de paradis.

Je suis sûr que les étourdis

Vous donneront après l'assaut.

Hélène


Las mon frère le coeur me faut !

Eugène


Las je ne puis rien dire aussi ! [1295]

Pensons un peu tous à ceci.

Hélène


Mais quel penser ?

Messire Jean


Il ne faut pas

Même prochain de son trépas,

Abandonner du tout l'espoir.

Hélène


Mais quel espoir ?

Messire Jean


On peut bien voir [1300]

Que votre coeur n'est point viril.

Hélène


Quel coeur aurais-je ?

Messire Jean