Il t'a mis en ce mariage
Pour sûrement couvrir son vice :
Mais nous donnerons tel supplice
À toi, à ton Abbé Eugène, [1275]
Et à sa pute soeur Hélène,
Qui se venge ainsi de mon maître
Que la mémoire pourra être
Jusqu'à la bouche des neveux ?
Il faisait dresser les cheveux [1280]
À moi et à Guillaume aussi.
Et Guillaume quoi ?
Tout transi,
Étonné de ce cas nouveau
Ne sonnait mot non plus qu'un veau :
Et l'autre branlant sa main dextre, [1285]
Enragé va quérir son maître.
Et puis votre Alix de crier,
Et Guillaume de supplier,
Alix détranche ses cheveux,
Et Guillaume fait de beaux voeux [1290]
À tous les saints de paradis.
Je suis sûr que les étourdis
Vous donneront après l'assaut.
Las mon frère le coeur me faut !
Las je ne puis rien dire aussi ! [1295]
Pensons un peu tous à ceci.
Mais quel penser ?
Il ne faut pas
Même prochain de son trépas,
Abandonner du tout l'espoir.
Mais quel espoir ?
On peut bien voir [1300]
Que votre coeur n'est point viril.
Quel coeur aurais-je ?