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Page:Fournier - Le Théâtre français au XVIe et au XVIIe siècle, t. 2, Garnier.djvu/390

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Je veux dedans ce jour, sans prendre un plus long terme

Choisir ceux qu'il me faut, d'une volonté ferme.

LYSANDRE
.


C'est beaucoup pour un jour.

FILIDAN
.


Me la ferez-vous voir ?

ALCIDON
.


Oui, prenez bon courage. Adieu jusqu'à ce soir.

FILIDAN
.


Que ce retardement pour voir ces divins charmes, [345]

Me doit coûter encor de soupirs et de larmes.



                      

ACTE II








Scène Première



Phalante, Mélisse


PHALANTE
.


Rigoureuse Mélisse, à qui réservez-vous

Ce coeur si plein d'orgueil, si rempli de courroux ?

MÉLISSE
.


Phalante, à nul de ceux que l'on voit sur la terre.

PHALANTE
.


Voulez-vous à l'Amours toujours faire la guerre ? [350]

MÉLISSE
.


Non, mais quand je verrais le plus beau des humains,

Il ne peut en m'aimant avoir que des dédains.

PHALANTE
.


D'où vous vient cette humeur ?

MÉLISSE
.


Je veux bien vous l'apprendre.

Après ce que j'ai lu de ce grand Alexandre,

Ce Dieu de la valeur, vainqueur de l'Univers, [355]

Qui dans si peu de temps fit tant d'exploit divers,

Beau, courtois, libéral, adroit, savant et sage,

Qui trouva tout danger moindre que son courage ;

Qui borna son Empire où commence le jour,