Remplit les végétaux de semence féconde,
Et par les embryons éternisa le monde. [690]
Son esprit me ravit, son savoir me confond.
Ô Dieux ! Qu'il est subtil, et solide, et profond,
Je ne vois rien de si beau qu'un savoir admirable,
C'est un riche trésor à tous biens préférable :
C'est un flambeau divin que l'on doit respecter. [695]
Allez, je vous estime, et vous veux contenter.
Venez ici ce soir, je vous donne ma fille.
Vous ferez quelque jour l'honneur de ma famille.
Adieu, grand producteur de trois rares beautés.
Le Ciel donne à vos jours mille félicités. [700]
Clothon d'or et de soie en compose la trame,
Et la fierté d'Atropos de longtemps ne l'entame.
ACTE III
Scène Première
Quand te pourrai-je voir, ô beauté que j'adore ?
Hélas ! Que ce désir me pique et me dévore !
Pauvre homme, je t'entends sans cesse soupirer. [705]
Tu ne fais que te plaindre et te désespérer.
Je suis l'effroi de ceux qui semblent redoutables,
Mais sache que je suis l'espoir des misérables.
Est-ce quelque tyran qui triomphe de toi ?
Et qui te fait servir sous son injuste loi ? [710]
Jupiter dans les cieux peut garder son tonnerre :
Je dompte ces marauds et j'en purge la terre
Est-ce quelque brigand qui t'emporte ton bien ?
Quelque part qu'il se cache, il ne lui sert de rien.
J'escalade les monts, je descends aux abîmes, [715]
Il n'est point contre moi d'asile pour les crimes.